lundi 4 juillet 2016

Il me reste 2 mois

Je prends l'avion le 2 septembre prochain, il me reste donc 60 jours ici. Ces jours-ci, j'ai parfois un serrement au coeur, pensant à mon année à Berlin qui s'achève.


Un peu de vie sociale


J'écrivais récemment que si j'étais tout à fait satisfait de ma vie musicale ici, des concerts que je vois, des gens que je rencontre et de la musique que je crée, j'étais un peu déçu de ma vie sociale. Voilà que tout ça a changé au cours des derniers jours.

Je me suis surpris à aller rejoindre mes amis Magnus et Louise pour une journée au lac avec Greg, Andrew et je ne sais plus qui. Je me suis surpris à aller à ma soirée du vendredi préférée -- le Bump Day de Olympia Bukkakis à the CLUB -- non pas seul comme à l'habitude depuis octobre 2015, mais avec Justine, Flatter, Wouter, Brigitte et Achim. J'ai des plans de passer plus de temps avec Alex, Michael, Loïc et Shasta avant de partir, puis je ressens que mon amitié avec mes colocs Sarah et Clara est de plus en plus réelle à mesure que nous passons nos épreuves de vie côte à côte.


Déménagement en août


Mes colocs ont choisi de faire un changement de vie important : elles se départissent de tout et se lancent sur les routes. J'admire leur courage et leurs convictions, malgré les doutes que j'entretiens sur la faisabilité de leur projet.

Pour ma part, je vois les choses se vendre autour de moi, les petites annonces de mes colocs passer et je me prépare à ne pas être mal pris si elles réussissent vraiment à tout boucler pour le mois d'août. Je dois avoir une bonne étoile, j'ai trois options : Wouter m'offre de prendre son appart près d'ici (probablement sans frais) pour le mois d'août, puisqu'il doit aller chez lui en Belgique ; Louise sous-loue son appart pour le mois d'août et je suis pas mal premier sur la liste pour une sous-location en bas de 300€, l'appart à moi tout seul ; le gars qui va reprendre l'appart où je suis en ce moment serait intéressé à peut-être me garder comme coloc pour le mois d'août le temps de s'installer et se trouver un coloc à long terme pour l'année à venir.

Des compositions


Je compose très rarement de la musique, je préfère de loin l'improviser. Mais, dans mes plans pour mon album solo à sortir en novembre prochain, je compose un petit triptyque que j'interpréterai au violoncelle. Le titre, pour l'instant, « Trois fois rien », représente ma réflexion sur les proportions, la place des silences et des sons, l'équilibre de tout ça.

Alors j'écris de la musique ces jours-ci quand j'ai des shifts de travail. Les clients arrivent et me voient concentré sur mes plans, parfois devant des portées et des notes, drôle de contraste.

J'utilise la suite de Fibonacci et le nombre d'or pour m'aider à découper les sections, placer les moments importants : 987, 610, 377, 233, 144, 89, 55. 34, 21, 13, 8, 5, 3, 2, 1, 1. Tout est calculé et recalculé, l'objectif est de créer une musique statique où on prend conscience des silences qui agissent sur la perception. Ça fera un bon contraste avec les autres pièces de mon album solo, improvisées et beaucoup plus chaleureuses, disons.

Québec


Je loue mon appartement à Québec depuis le 1er juillet. Je suis inscrit à Hydro Québec et je commence à organiser le rapatriement de mes affaires, à me procurer quelques éléments importants. C'est étrange et rassurant de savoir que j'ai un appartement qui m'attend. Je m'imagine souvent ma première nuit, ma première semaine sur la rue Saint-Jean. Je m'y vois assis au milieu de la place, me disant, voilà, voici où je vivrai pour la prochaine année. Je sais que c'est la meilleure chose à faire, mais je sais que revenir de Berlin ne sera pas facile.

On me demande souvent pourquoi je ne veux pas prolonger mon visa. Je réponds que je suis débarqué ici en me disant que j'avais 365 jours à tirer le meilleur de cette expérience. L'idée de prolonger mon visa, de trouver une façon de rester, n'a jamais fait partie de l'équation et j'ai organisé ma vie en conséquence. J'ai évacué de ma vie le stress d'avoir un emploi payant dans mon domaine, faisant le calcul qu'avec mon petit peu d'économies j'étais correct jusqu'à la fin du voyage. Rendu à Québec, j'ai un emploi à temps partiel (13 h par semaine pour l'instant) intéressant qui m'attend, le reste viendra.


Aujourd'hui : ballet et violoncelle


Je pars dans une heure rencontrer les gens avec qui je travaillerai pour un contrat d'accompagnement au piano de classes de ballet à la fin juillet. J'ai bien hâte de voir à quel genre d'équipe j'aurai affaire, leurs exigences spécifiques. Je ne pense pas regretter d'avoir saisi cette opportunité (pour laquelle j'avais fait les premiers pas il y a plusieurs plusieurs mois).

Ensuite, une connaissance de Montréal, violoncelliste professionnelle avec de l'expérience chez un luthier, vient me visiter. Elle va essayer le violoncelle que je loue et me donner son avis. Il s'agirait d'une dépense de 10 000$ si je l'achète (c'est-à-dire un gros prêt encore à rembourser). Est-ce que j'ai entre les mains un instrument qui n'a pas d'équivalent pour le prix? Est-ce que je m'embarque là dedans, avec tout le stress de l'avion? J'ai bien hâte d'avoir son avis, ça m'aidera à répondre à ces questions difficiles.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire