lundi 21 décembre 2015

Trois mois jour pour jour

Je suis arrivé à Berlin le 21 septembre 2015 et nous sommes aujourd'hui le 21 décembre 2015. J'ai pris un moment plus tôt cet après midi, au café Melitta Sudström, un de mes endroits préférés à Berlin, près du U Mehringdamm, sur mon chemin en revenant d'une « session », pour faire une ébauche de ce qui suit, et je prends maintenant un moment, au Café Goldberg, que je découvre à l'instant, à deux pas de chez moi, pour faire le point, à 22 h, avec un café et un morceau de gâteau -- Kaffee und Kuchen, rien de trop beau --, sur la forme que prend mon séjour au bout de ces trois premiers mois.

Image du Melitta Sudström trouvée sur internet

Je commence à avoir pas mal d'expérience avec la question « Qu'est-ce qui t'amène ici? » J'y ai répondu en français quelques fois, mais surtout en anglais et en allemand : « Ich weiß nicht », qui devrait plutôt être, si ma connaissance de l'allemand me permettait plus de nuances, « Je ne sais pas trop. » On me pose donc la fameuse question, j'y réponds avec enthousiasme que je ne sais pas, ou pas trop, puis j'élabore selon le feeling du moment. C'est ce que je me propose de faire ici de manière un peu plus étoffée. Je divague pendant un bon moment sur la musique puis sur les gays, avant de continuer à divaguer en pensant à mon retour éventuel au Québec et à Noël qui s'en vient dans quelques jours.

En fait, le Melitta Sudström a plutôt l'air de ça, on voit rien.

Je ne sais pas trop...


C'est vrai que je suis arrivé ici sans but précis. Il y a bien la culture qui m'attire, le cercle de la musique improvisée qui est très actif, l'air qu'il fait bon respirer, la langue qui donne accès à de grands penseurs (me passent par l'esprit Karlheinz Stockhausen, Arthur Schopenhauer, Ludwig Wittgenstein, et bien d'autres -- des femmes surtout -- qui manquent à ma culture), la communauté LGBT et queer très particulière, etc., mais tout ça ne constitue pas une quête bien précise. À vrai dire, j'avais rendez-vous avec Berlin depuis 2008, la première fois que j'y suis venu, et ça m'a pris tout ce temps pour rassembler les conditions gagnantes pour revenir.

Qu'est-ce que je réponds donc à ceux qui me demandent ce que je fais ici? Je leur dis que je ne sais pas, que depuis 4 ans je m'occupais de rembourser le plus possible de mes dettes d'études -- et je n'ai pas fini! -- en faisant un travail qui m'éloignait de plus en plus de la musique. J'ai réussi à économiser un peu tout de même, et ces jours-ci, je suis libre. Je fais ce que je veux, en ne dépensant pas trop. Je vais à des concerts, je pratique, je joue avec ces gens. Je suis parti car j'avais envie de vivre quelque chose d'autre que ce que je connais, envie d'effectuer une coupure nette avec mon quotidien, de profiter du fait que rien ni personne me retient pour « aller voir ailleurs si j'y suis », ou quelque chose comme ça.

De partir sans plan précis, autre que celui de relaxer, loin de tout ce que je connais, était une bonne idée. Depuis que j'ai arrêté les cours d'allemand -- j'ai bien complété le niveau A2, diplôme à l'appui, entre mes mains depuis la semaine dernière --, je dispose de mon temps comme je l'entends, j'improvise beaucoup, musicalement, mais aussi dans mon quotidien. Et à mesure que les journées passent, je sens mon projet s'affiner. En partant sans idée précise de ce que j'allais faire, c'est comme si je m'installais devant un morceau de bois ramassé quelque part, afin d'en faire une sculpture. Mes choix sont alors des petits coups de tourne-vis (der Schraubenzier, ah! les mots que j'apprends en lisant Günter Grass en langue originale. Il y aurait aussi der Schraubendreher, moins usité)... voyons, mes choix sont alors des petits coups de couteau à bois, dis-je, dans ce morceau de bois informe. Puis, à mesure que le temps passe, quelque chose prend forme, la sculpture commence à ressembler à quelque chose.

... mais je suis en train de le découvrir.


Un gobstopper trouvé sur un blog
Je suis parti pour « aller voir ailleurs si j'y suis », et j'y suis vraiment. Pour continuer avec les analogies boiteuses, je me sens comme un bonbon Gobstopper dont les couches successives d'enrobage sont en train de fondre pour en révéler le centre. Comme si le stress du fric et toute mes occupations des dernières années m'avaient enrobé de toutes sortes de déguisements, qui ne se révèlent à moi aujourd'hui qu'à mesure que je m'en défais. Il y a eu quand même du bon dans tout ça, un Gobstopper ça goûte bon même avant d'arriver au centre. Mais c'est le centre qui m'intéresse.

Parmi les avenues qu'est en train de prendre mon séjour, il y a, principalement, la musique improvisée, et, surprise, quelque chose à apprendre de la communauté LGBT et queer d'ici.

La musique improvisée


Je citerais ici tout ce que répète Joëlle Léandre depuis des années. Essentiellement, la musique improvisée, c'est un travail, une lutte avec soi-même (et parfois avec les autres!), une quête sans fin, mais surtout, surtout, un travail. Un travail, ça veut dire des efforts, une réflexion, que ce n'est pas toujours facile. Et tout ça vaut la peine. Es lohnt sich.


 Interview de Joëlle Léandre, un peu fatiguée cette fois là, sur la musique


 Un autre interview de Joëlle Léandre, toujours aussi pertinente, sur son parcours

Mon séjour est donc en train de prendre la forme d'une session intensive en musique improvisée. Bien sûr, il n'y a pas d'université qui encadre ma démarche, et c'est aussi bien comme ça, ça veut dire que j'ai le temps de vivre (on sent que je n'ai toujours pas digéré le régime McGill University), tout en étant assidu aux concerts et à la pratique. Le rythme des « sessions » -- c'est comme ça que les gens appellent ça ici, quand on se réunit en petit groupe pour jouer sans que ce soit un concert -- s'est intensifié, passant à deux ou trois sessions par semaine. J'accepte toutes les invitations, je crée d'autres opportunités, et j'écoute attentivement le résultat. Car les gens ici s'enregistrent, une méchante bonne idée. J'écoute donc de façon très critique ma partie dans l'ensemble : ça c'était hot, ça c'était poche, pourquoi?, etc. Il faut savoir qu'en musique improvisée on est responsable à 100% du résultat, pas de compositeur à blâmer si c'est mauvais!

Il n'y a pas de concerts à l'horizon pour l'instant, sauf un truc en janvier et un autre en avril, mais ça viendra. Les concerts sont planifiés pas mal d'avance ici alors il faut être patient.

Image de la session d'aujourd'hui

Le violoncelle


J'ai pris le temps de bien magasiner mon violoncelle de location (je n'ose même pas relire tout le temps que j'y ai consacré sur mon blog), et je me félicite d'avoir tenu bon, ça porte fruit. Celui qui veut devenir un pilote de course, il se fait la main quelques années en Tercel, puis il se pogne une BMW pour la suite. C'est à peu près ce qui m'arrive, alors que je passe de mon violoncelle usiné Kay à un violoncelle du luthier Theodor Berger. Ce n'est pas encore la Lamborghini du violoncelle, mais ç'a du torque en masse.

Je pratique donc à la façon d'un violoncelliste classique, peut-être, tout en développant des nouvelles idées. Comme un étudiant du Conservatoire, je fais mes gammes pour travailler l'intonation et les coups d'archet -- aux gammes majeures et mineures, j'ajoute plusieurs des modes de Messiaen -- à toutes les vitesses possibles, surtout la très lente. Comme un bon violoncelliste d'école, je suis même en train de monter la Sonate pour violoncelle en mi mineur de Brahms.

Puis il y a toutes les choses spéciales que je développe depuis un moment et que je me permets enfin de vraiment travailler. Ces jours-ci, je fais des exercices de vibrato -- rien de pire qu'un violoncelliste qui vibre trop vite, ça sonne comme une chèvre qu'on égorge --, je travaille les harmoniques artificiels et je pratique l'intonation dans la position du pouce pour le suraigu. J'ai découvert qu'il était possible de produire des multiphoniques au violoncelle, ça sonne, c'est incroyable, alors je pratique ça aussi. Finalement,  je m'attaque au jeu en double corde en m'attardant principalement aux unissons, sixtes et octaves. Avec un bon instrument comme celui que j'ai entre les mains, les unissons -- ou presqu'unissons -- produisent un effet remarquable, ça perce au travers de tout le reste. Tout ça, au delà de porter de drôles de noms, c'est du travail. Ça demande de la précision, du contrôle d'archet et, surtout, ça demande d'entrer dans le son, d'écouter toutes les variations de timbre.

Je suis vraiment enthousiaste dans ma pratique, surtout avec un violoncelle qui « répond » comme ça, ce qui ne veux pas dire que je pratique tous les jours. J'ai du temps, je prends soin de ma motivation.


Le piano, la lecture et les maths


Je ne serai jamais de ceux qui ne font qu'une chose. Alors que je commence à m'ennuyer sérieusement de jouer de la bass et du drum, je continue mes pratiques de piano, quasiment plus assidument que le violoncelle. Ç'a toujours été comme ça, il y a toute une cérémonie avec le violoncelle, la chaise, l'archet, s'accorder, se placer, l'étui, le sac, souvent même l'ordinateur pour travailler l'intonation ou les pièces écrites, alors que le piano est juste là, prêt à me recevoir, il n'y a qu'à s'asseoir sur le banc. Et puis, j'ai un piano -- électronique, mais ça fait l'affaire -- dans l'appartement.

Lors de mon premier voyage à Berlin, je n'avais apporté qu'un livre de partitions : le Clavier bien tempéré I, de Bach. Cette fois, en toute logique, en plus de mon livre de partitions de ballet, je n'ai traîné qu'un livre de musique pour piano : le Clavier bien tempéré II, de Bach. Ce jours-ci, je travaille le Prélude et fugue en la♭ majeur, lentement, avec métronome. Je continue aussi à travailler plus particulièrement le Prélude et fugue en ré mineur, celui en mi mineur, celui en fa mineur. Je commence à travailler le Prélude et fugue en sol majeur, le Prélude en do majeur, celui en do mineur, celui en fa majeur, celui en  si♭ mineur ... Enfin, je fais pas mal le tour. Je joue presque tous les jours.

Je lis aussi, goulûment. Je suis parti de Montréal, ayant bien entamé Chateaux de sable, d'Italo Calvino, que j'ai terminé depuis. Il s'agit de courts compte-rendus d'expositions qui m'ont bien motivé à commencer à écrire mon blog. J'ai récemment complété le lecture de L'immoraliste d'André Gide et un livre des écrits du compositeur Claude Debussy, qui m'ont beaucoup inspiré. En ce moment, je continue de lire, très lentement, Torquato Tasso de Goethe en édition bilingue français-allemand. Je fais du progrès dans mon premier livre uniquement en allemand, Katz und Maus de Günter Grass. Dans ma bibliothèque m'attendent ensuite deux livres en éditions bilingues français-allemand : Lettres à un jeune poète, de Rilke et Le rose et le vert de Stendhal. Enfin, je prévois, pas plus tard que demain, m'abonner au réseau des bibliothèques municipales de Berlin et m'y procurer le premier volume des Texte zur Musik de Stockhausen, en allemand. Ce sera une bonne lecture du jour de l'An.

J'ai toujours mon livre de maths avec moi. Il s'agit d'un livre de niveau maîtrise, en anglais, au titre racoleur (je suis un brin sarcastique) : Algebra de Serge Lang. Je commence toutefois à perdre espoir, les explication sont elliptiques au possible et il me manque de stock pour bien saisir les détails. Un livre de maths, ça se lit au compte-gouttes et il faut comprendre chaque phrase. Je continue malgré tout, me disant que les parties vont finir par former un tout, mais je finis toujours par oublier la définition d'un kernel, les propriétés d'un normal subgroup, etc. Je lis donc ces jours-ci le chapitre sur les Sylow subgroups et j'ai bien peur de devoir recommencer ma lecture d'Algebra, encore une fois, du début. Ça me prend un intermédiaire, je vais trouver bientôt.

Les concerts


Si j'avais à créer un programme universitaire pour l'étude de la musique improvisée -- ou, à bien y penser, si j'avais à changer la façon dont on enseigne toute la musique en général --, je laisserais une grande place à l'écoute. Pour travailler la musique improvisée, il ne s'agit pas que de jouer et de faire des lectures inspirantes, il faut écouter les autres. Et j'en ai pour mon investissement ici.

/// Ça ne paraît pas toujours, mais il y a souvent de l'action quand j'écris mes blogs. Voici donc qu'il est minuit, le Café Goldberg vient de fermer, et je me suis retrouvé, au coin de rue suivant, dans un des endroit les plus cools que j'ai vus jusqu'à date : le bar Damensalon. Typiquement Berlin! Il s'agit d'un ancien salon de coiffure pour dame (comme son nom l'indique), dans lequel se trouve maintenant un bar. Ils ont pas mal laissé ça dans l'état dans lequel ils l'ont trouvé j'imagine. 
De la rue, on voit la pièce principale, mais un coup à l'intérieur on découvre une enfilade de pièces qui mènent à une énorme pièce au fond. Décrépitude totale, graffitis sur les murs dont la moitié inférieure en carrelage peine à résister à l'épreuve du temps. C'est beau dans toute sa laideur, faiblement éclairé à la chandelle, j'ai envie d'organiser des concerts ici bien sûr. 
J'ai demandé aux deux personnes qui étaient là de me prendre en photo alors que j'écris ceci. J'ai beau essayer de corriger le tir, on voit qu'ils n'ont pas de talent en photo. Ils étaient bien sympathiques toutefois. ///

Alors, si je créais un programme pour l'étude de la musique (improvisée ou pas), il y aurait de l'écoute active au menu. Lorsque j'assiste à des concerts de musique improvisée, et je n'ai réalisé ça que très récemment, lors d'un concert de je-ne-sais-plus-qui à Montréal l'été passé, j'ai vraiment l'impression d'assister à la création de la musique « d'aujourd'hui », comme Debussy lorsqu'il raconte aller voir les créations de son contemporain Massenet. Et je ne sens même pas que j'exagère en disant ça. Enfin, l'histoire nous dira si j'avais raison.

D'ici là, je continue d'assister à au moins deux concerts par semaine, quand ce n'est pas quatre, depuis mon arrivée à Berlin. Je commence à revoir certains visages, à réentendre des gens que j'ai déjà vus jouer dans un ou même deux autres concerts. Je vois comment ils changent selon le contexte, j'entends ce qui marche, la lutte menée quand ça marche moins. C'est génial.

Le paysage berlinois en musique improvisée est tout à fait international. Alors que j'ai été habitué, même à Montréal, à revoir presque tout le temps les mêmes personnes sur scène, je constate à quel point il y a beaucoup de gens qui passent par ici pour un concert ou deux et repartent. L'Europe... c'est vrai qu'entre un concert à Amsterdam, à Paris et en Pologne, on a bien le temps de s'arrêter par Berlin. Ça donne une scène très dynamique, où les gens qui jouent sont basés un peu partout en Europe et dans le monde. Est-ce que j'ai mentionné que j'ai fait une session aujourd'hui avec un violoncelliste de Lisbonne, Portugal?


Moi qui écrit mon blog au Damensalon
Les toilettes du Damensalon, classique Berlin

Les gays à Berlin


Voilà un thème que je n'aborde pas souvent. Ce qui suit est le début d'une réflexion qui gigotte sous la surface depuis bien longtemps et que mon passage à Berlin et tout le temps que j'ai entre les mains pour réfléchir me permettent de commencer à approfondir. C'est peut-être encore un peu flou pour l'instant.

Quand j'étais ado, il était clair pour moi que les gays c'était soit des drag queens (j'avais vu Mado Lamotte à la télé), soit des stéréotypes ambulants comme se plaisent à nous montrer les reportages du défilé de Fierté Montréal. Je suis pas mal certain que c'est encore la perception qu'ont des gays bien du monde qui ont grandi en écoutant Radio X.

Soit dit en passant, j'écoute parfois Radio X, même ici. Ça me choque et ça me divertit, pourquoi pas? L'autre fois, un de leurs animateurs parlait d'un prêtre pédophile, qu'il appelait « tapette à soutane ». Je veux bien croire que, quand on est en furie, les mots ne sont pas toujours bien choisis, mais il me semble qu'un minimum de jugeotte permettrait de tracer une ligne entre les gays et les pédophiles, sacrament. Je m'étais imaginé, aussi, que le mot « tapette » était devenu tabou. Pas à Radio X il faut croire. En tout cas, voilà un bon exemple, tiré au hasard, du discours ambiant qui influence l'idée qu'on peut avoir des gays lorsqu'on on vient Québec et qu'on n'en connaît pas un personnellement.

Il a fallu que je déménage à Montréal avant de commencer à faire la paix avec tout ça et faire mes premiers coming out (car faire son coming out, ça arrive souvent en maudit après, pour chaque nouvelle personne qui entre dans notre vie ou presque). J'ai fréquenté le « Village » pendant quelques années, j'ai peut-être même essayé de m'adapter au look qui y prévaut pendant quelques semaines. Rien n'y fait, je ne me retrouve pas parmi ces gens là... pas plus que parmi les Radio X.

J'ai longtemps soutenu que je n'avais rien en commun avec les gays. Un restant d'homophobie intériorisée? Peut-être que je disais ça car j'avais encore la notion profondément ancrée dans ma tête que les gays sont des individus risibles. Je disais donc, je ne suis pas comme eux. Aujourd'hui, j'ai changé d'idée et j'admet que les gays ont tous au moins un point commun, celui de vivre dans une société où le modèle de l'hétérosexualité est la seule option « normale » et valorisé, où ça fait toujours un peu faire un saut quand on apprend que quelqu'un est gay et où on baisse le ton si on veut dire le mot « homosexuel » dans un endroit public.

Ce qu'on a en commun, les gays, lesbiennes et bisexuels du monde, c'est l'oppression de la norme hétéro. Il y en a pour dire que le mot « oppression » est peut-être un peu fort, et je pense qu'à Berlin je leur donne presque raison. Même à ça, je suis toujours bien mal à l'aise quand on me suggère d'entrer en contact avec tel ou tel « ami gay », comme si c'était une caractéristique suffisante pour garantir quelque lien que ce soit, comme si c'était une garantie qu'on allait bien s'entendre. Les gays, c'est un sous-groupe de la société, qui ressemble à celle-ci en tous points : la majorité sont imbuvables, ont de la difficulté à réfléchir par eux-mêmes, sont inintéressants, et, surtout, écoutent de la musique que n'aime pas. Enfin, c'est ma perception, now prove me wrong.

Dans mon univers de paradoxes, je me retrouve souvent à chercher la compagnie des gays. Il faut croire que cet unique point en commun que je nous ai trouvés est assez important. Je n'en ai toujours pas trouvé un seul qui s'intéresse sérieusement à la musique improvisée. Je compte également sur les doigts d'une seule main les gays à qui j'ai parlé qui connaissent deux ou trois groupes rock parmi la longue liste des groupes que j'aime. Pourquoi est-ce que les clubs gays ne jouent que de la musique insupportable? Parce que les gays, en plus d'être simplement un microcosme de la société en général, sont gérés par des faiseurs de goûts insipides. C'est là où je tente une genre de théorie du complot : les gays, en tant que masse de consommateurs, sont un « marché », et il y a des profiteurs quelque part qui font ce qu'il faut pour s'enrichir avec le sentiment d'appartenance que plusieurs gays recherchent.

Je diverge. Donc, il y avait Québec et Radio X, ensuite Montréal et le « Village». Puis il y a eu cette soirée à Berlin en 2008. Pour la première fois de ma vie, je suis allé dans un club gay et on y jouait de la musique que je connaissais et que j'aimais : My Bloody Valentine, Nirvana, les Pixies. Non seulement il s'agissait de musique avec de la guitare (ah! le son de la guitare, rarissime dans le milieu gay), mais c'était bon et les gens dansaient. Pour la première fois, j'ai partagé le dancefloor avec des gays au son d'une musique qui me plaît. Je n'espérais plus que ça se produise depuis longtemps. Je m'en rappellerai toujours.

Après Québec, Montréal et ces quelques instants à Berlin, il y a eu Rimouski. C'est à ce moment que je me suis mis à m'impliquer, et aussi à réfléchir à la question plus en profondeur. J'ai bien failli me faire quelques amitiés durables à ce moment.

Me voilà de retour à Berlin et j'ai soif de concerts de musique improvisée plutôt que de soirées à danser dans les clubs. Je préfère mettre mon énergie -- et mes finances limitées -- dans ce qui m'intéresse vraiment plutôt que dans les bars (dis-je en buvant un scotch à 6 €). Je suis bien sorti quelques fois, et je continuerai de le faire, mais je n'ai toujours pas retrouvé le son de la guitare sur le dancefloor. On me dit que ça viendra. Entre temps, j'ai toutefois trouvé une communauté LGBT et queer bien différente de ce qu'on voit à Montréal (j'allais dire « au Québec » plutôt que seulement « à Montréal », mais j'ai assez d'honnêteté intellectuelle pour admettre que, malgré quelques personnes dans la Ville de Québec, tout le reste de la province est resté au placard).

Qu'est-ce qui rend cette communauté LGBT et queer de Berlin si spéciale? Je dis « commuanuté LGBT et queer » plutôt que « les gays » pour plusieurs raisons. Premièrement, ici les femmes existent et font partie de la scène. À Montréal, les hommes prennent vraiment toute la place, alors qu'ici la distribution homme/femme est assez égale dans ce qu'on pourrait appeler, en langage Radio X, les « bars gays ». J'ajoute le mot « queer » aussi parce qu'il s'agit d'une réalité beaucoup plus visible. Beaucoup de gens, dans le monde, transgressent les normes de genre ou refusent de se définir en tant qu'homme ou en tant que femme. C'est une possibilité que je connais depuis longtemps, mais à Berlin c'est la première fois que je vois autant de personnes vivre leur non-binarité de genre de façon aussi ouverte. J'adore ça, ça libère tout le monde. Ce que j'aime encore plus, c'est que tout semble très bien se passer et que je vois ces personnes ailleurs dans la ville. Il ne s'agit pas d'un déguisement de party, il s'agit d'une identité au quotidien, et il me semble (je pourrais me tromper, je ne suis pas dans leurs souliers) que ça passe partout. Je pense que l'accueil réservé aux personnes trans est tout aussi positif.

Pour la première fois de ma vie, je me suis fait demander quel pronom je préférais qu'on utilise en parlant de moi. Il s'agit d'une bonne pratique, car on ne peut jamais assumer l'identité de genre d'une personne simplement en se basant sur l'apparence. J'en avais entendu parler à Montréal, j'en ai même déjà parlé moi-même, mais c'est la première fois que je vois cette pratique mise en application.

Il y a un milieu queer à Montréal, et je ne le connais pas vraiment. Pour ce que j'en sais, il s'agit de quelques hommes (blancs) à barbe avec des doctorats en études du genre. Bien sûr que ma perception est erronée, mais comment la changer sans qu'il y ait de lieu où tout le monde se côtoie? Plus largement, comment changer sa perception des stéréotypes de lesbiennes si personne ne fait un effort pour qu'elles se sentent les bienvenues dans le « Village » à Montréal? Peut-être ne sont-elles pas un « marché »...

Finalement, comment changer la perception que les gens ont des personnes homosexuelles, bisexuelles, trans, (trans) non-binaires dans le genre et queer si, dans la population, personne n'a accès à personne, si tous les lieux sont exclusifs à un seul groupe? Montréal a des croûtes à manger. Quant à la Ville de Québec, il y a des bonnes personnes qui font du bon travail, mais sérieusement, ça fait pitié de voir la situation des LGBT là bas, surtout à travers la lorgnette de Berlin. Quant à Rimouski, j'ai laissé tomber et je suggère à tous les LGBT de quitter au plus vite.


Vers une pensée « queer » en musique?


Je ramène tout à la musique, évidemment. Il ne me suffit pas de voir la communauté LGBT et queer de Berlin se défoncer sur le dancefloor pour être heureux, car la musique est encore la même que dans les clubs gays de Montréal.

J'ai été à cette soirée là, les gens
étaient super
Ça me surprend particulièrement de la frange la plus queer du groupe. Voilà des gens qui portent un regard très critique sur la société, qui déconstruisent les stéréotypes et les normes de façon tout à fait brillante et qui font un lien pertinent entre genre, sexualité et politique. Mais que se passe-t-il donc avec ce raisonnement en profondeur lorsque vient le temps de danser? Alors que la pensée queer résonne fort dans plusieurs manifestations artistiques en arts visuels, au cinéma, dans des courts métrages, etc. il semble que la musique résiste au changement. Ou peut-être qu'une musique queer existe, mais personne ne l'écoute. Toujours le même réchauffé... Il y a bien le techno, la marque de commerce de Berlin, qui se démarque, mais il s'agit d'une scène dominée, comme toutes les autres, par les hommes (blancs) hétéro.

Je n'ai pas envie de faire une révolution queer de la musique, je ne me considère même pas queer moi-même. Mais alors que je passe de la théorie à la pratique, c'est-à-dire de Montréal à Berlin, il s'agit d'une question qui me titille. J'ai l'impression qu'en continuant à y réfléchir, je pourrais me retrouver en train de mettre le doigt sur quelque chose de fondamental, qui pourrait m'intéresser moi aussi dans ma quête créative. D'ici là, eh bien il faudra continuer à danser sur Beyoncé.


De la difficulté du retour


Berlin me charme à bien des égards. Je vois des concepts de soirées ici et je m'imagine reproduire quelque chose du genre à Québec. Je m'imagine, par exemple, organiser une grosse soirée mensuelle dans un lieu inédit, genre le sauna Bloc 225 sur la rue St-Jean. Ça serait génial, l'endroit est un peu glauque, rend un peu mal à l'aise, puis on y danserait la musique-qui-se-danse la plus cutting edge du monde. Il y aurait des gens déguisés, d'autres habillés comme à l'habitude, des gars, des filles, des personnes qui rejettent ces catégories. On installerait un mini resto de pizza ouvert 24 h dans une roulotte à l'extérieur dans l'escalier pour que les gens puissent faire semblant d'aller se chercher une pointe afin d'entrer incognito au party, sans se faire spotter par les Radio X, qui arpentent les rues à cette heure, en quête d'une proie à qui crier un bon « tapette! » bien gras. Dans la soirée que j'imagine, il y aurait quelqu'un à la porte du Bloc 225, comme au légendaire Berghain de Berlin, qui décide qui entre et qui n'entre pas. Jeff Fillion dégueulerait sa frustration sur les ondes, car il a trop un look de plouc pour entrer.

Je me fais des scénarios comme ça, j'y crois pour un instant, puis je me rappelle qu'il n'y a que moi qui reviendrai de Berlin à ce moment. Pas un chat à Québec ne serait intéressé par une telle soirée, ça serait un flop total avec les mêmes cinq ou six monsieurs qui fréquentent le Bloc 225 depuis les années 70 ; beaucoup d'énergie investie pour rien.

Tiens donc, j'ai soudainement un flashback de moi qui arrive à Rimouski, fraîchement débarqué de Montréal, avec un super concept de local d'artistes autogéré.

Noël


Je suis donc à Berlin pour essayer une « autre vie », un autre modèle de société, autant dans le système de transport en common que dans les sous-cultures dans lesquelles je me reconnais (la scène de musique improvisée) ou cherche mes semblables (la communauté LGBT et queer). Noël et le jour de l'An sont pour moi des moments de l'année peu importants, j'évite même, depuis plusieurs années, de participer aux activités du jour de l'An. À part revoir la famille à Noël, qui me plait beaucoup, j'apprécie toutefois me rappeler, d'une année à l'autre, dans quel état d'esprit je me trouvais l'année précédente. C'est peut-être la musique, qui revient revient d'année en année, qui me rend accessible de façon aussi tangible l'état d'esprit dans lequel je me trouvais la dernière fois que je l'ai entendue. Le 21 décembre 2014, j'étais « à boutte », la job me sortait par les oreilles. J'ai terminé la correction des examens autour du 27 décembre, malade comme un chien, au lit, me levant à toutes les deux heures pour faire un blitz de 15 minutes de correction, manquant les réunions de famille, etc.

Cette année je manque les réunions de famille pour une meilleure raison, à mon avis. Et puisque je suis top shape, on va se servir de la technologie pour communiquer.

Je chante avec la chorale à une vraie messe de minuit, à 23 h le 24 décembre. Ce sera la première fois que je reviens dans une église pour Noël depuis plusieurs années. Il faut croire que, dans cette « autre vie » que je suis en train d'essayer, mon amour de la musique est plus fort que l'homophobie du Pape. Et vlan!










samedi 12 décembre 2015

Sans perdre le fil

Je me suis attaqué à la mise à jour de la liste des concerts auxquels j'assiste aujourd'hui, après près d'un mois et demi (nous sommes -- déjà! -- le 12 décembre et la dernière mise à jour remontait au 25 octobre). À ce moment-ci, il m'est pratiquement impossible de retracer tout ce que j'ai vu et entendu, les fois où j'ai été à la piscine, les fois où j'ai trouvé un piano où pratiquer, ... zut. J'en ai quand même retrouvé pas mal.

Je passe vraiment une belle semaine remplie d'art, de musique et d'amitiés. Avant de perdre le fil complètement, je note quelques faits saillants ici. J'ai peine à croire que tout ça est rentré dans une seule semaine. Et je ne suis même pas fatigué.

J'ai vu Mondrian


Dimanche passé, le 6 décembre 2015, c'était la dernière journée de l'exposition consacrée à Mondrian au Martin-Gropius-Bau de la Berliner Festspiele. Je ne compte plus les heures que j'ai passées, depuis mon adolescence peut-être, à contempler les peintures de Piet Mondrian reproduites dans les livres d'art et sur internet ; c'était maintenant enfin la chance d'en voir quelques unes en personne.

J'ai été un peu déçu de l'exposition, où j'ai pu voir plusieurs oeuvres de jeunesse, mais à peine 5 ou 6 toiles représentatives de son style « néoplastique », la période qui m'intéresse. Je sais toutefois que ces quelques instants passés à scruter les tableaux, de loin, de près, de très près, ces deux ou trois heures passées à observer les moindres craquelures infligées par le temps à ces toiles centenaires, reviendront me visiter à chaque fois que je reverrai une photo d'un Mondrian.

Voici une des toiles que j'ai pu rencontrer en personne. Elle est vraiment bleu pâle, je ne savais pas qu'elle existait.

La même journée, une amie musicienne de Montréal m'a rejoint. On est allé à une conférence donnée par le compositeur Michael Maierhof, dont je me promets d'écouter le travail plus en profondeur bientôt. On a enchaîné ça avec un concert solo du violoncelliste Tristan Honsinger (encore lui! je ne me tanne pas). Ensuite on est allé prendre une bière au Silver Future, on a mangé une pointe au Pizza e Pezzi, puis on a terminé la soirée au F3000. Tout qu'un dimanche!

J'ai revu Joëlle Léandre


Ici je vais parler de cette grande musicienne inspirante, que j'avais rencontrée il y a quelques années dans le cadre de deux ateliers consécutifs auxquels j'ai participé, et que j'ai revu en concert jeudi passé avant de sortir au Rausch Gold, puis au Schwuz.

J'ai chanté en concert avec la chorale


Ici je vais parler du concert d'hier et aujourd'hui de la chorale dont je fais partie, avec la diffusion de la pièce de Stockhausen.

J'ai été à la piscine à vagues


Ici je vais mettre une photo du complexe de piscines près de chez moi où j'ai été nagé dans la piscine pour nageurs avant d'aller dans la piscine à vagues.

Je lis des livres


Jeudi passé, entre une pratique en quintette et le concert de Joëlle Léandre, je suis tombé sur une librairie où je me suis procuré quelques livres. Je viens tout juste de finir de lire Monsieur Croche et autres écrits, de Claude Debussy ; je suis en train de lire Torquato Tasso, de Goethe, en édition allemande ; j'ai fini ...

Je me suis acheté mon premier livre tout en allemand : Katz und Maus, de Günter Grass. J'ai trouvé deux livres en éditions bilingues allemand-français : Lettres à un jeune poète, de Rilke et Le Rose et le Vert, de Stendhal.






jeudi 3 décembre 2015

Mon nouveau coin. Un premier emploi : refusé!

Il fait beau, je viens tout juste de déménager, je suis libre, alors j'ai été faire du repérage dans les environs. Hier, j'ai eu une première entrevue pour un emploi ; aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas l'accepter.

À cinq minutes de chez moi, je suis tombé sur le Landwehrkanal, dont j'ai pris une photo du coude est 

Mon nouveau coin


J'ai vu un beau char
Je passe d'étonnement en étonnement alors qu'en visitant mon nouveau coin je me rends compte que je suis au beau milieu de plein de choses que je connais. Ma carte mentale du quartier commence à se former, ce qui n'est pas évident puisqu'il n'y a pas une rue qui en coupe une autre à 90°, et pas une longue rue qui ne change de nom au bout de quelques centaines de mètres.

Surprise, je suis à deux arrêts d'autobus d'un des appartements où j'ai habité en 2008! J'ai été voir mon amie l'altiste faire un concert avant-hier, juste après avoir déposé mes valises dans ma nouvelle chambre. Une petite visite sur google maps et me voilà dans l'autobus M29 en direction du concert. Mon arrêt, Plügerstr. ; l'arrêt suivant, Glogauer Str. (non, c'est pas vrai!) ; l'arrêt suivant, Ohlauer Str. (ha ha ha!).

Il faisait beau, en ce 3 décembre!
Ah bin! Eh oui, Berlin est tellement dense que je ne m'étais même pas rendu comte que je déménageais juste à côté d'où j'ai habité en 2008. Voir la carte plus bas.

Surprise, je suis juste à côté de Le Johann Rose, un café que je fréquentais assidûment en 2008, où on m'offrait parfois une bière ou un morceau de gâteau car j'y jouais du piano, et qui ont déménagé eux aussi à quelques coins de rues.

Surprise, je suis juste à côté du luthier Jakob Motter, où j'avais loué mon violoncelle en 2008 et que j'ai eu un peu de misère à rejoindre cette année, lui préférant la merveilleuse Julia Dimitroff. Hier, je suis allé à la station U Hermannplatz (7 minutes de marche d'ici) rencontrer celui de qui je sous-louais l'appartement depuis octobre afin de lui redonner sa clé. En revenant, j'ai pris un chemin alternatif, question de manger ma Kartoffelsalat en marchant, puis... bin voyons, j'étais sur Reuterstraße, c'est la rue du luthier ça!

Surprise, je suis juste à côté du local communautaire où mon amie Sophie a donné une conférence en octobre. Je suis aussi juste à côté du bloc appartement-hôtel où mon amie Xarah était logée quand elle est venue à Berlin au début novembre. Tantôt, j'ai été prendre une marche, question de faire un peu de repérage dans le quartier (en vrai, je voulais juste me ramasser un café et une chocolatine, puis il faisait tellement beau que j'ai eu envie de marcher : Ich bin spazieren gegangen), et c'est par hasard que j'ai croisé ces lieux connus.

J'ai fait une carte des quelques points de repères dont je viens de parler.

Alors ça y est, Berlin n'a plus de secrets pour moi! Au contraire, je ne peux que me féliciter d'avoir trouvé cet appartement, qui est dans un super quartier pas trop touristique, pas trop cher, et dans le feu de l'action d'une bonne façon. Puisqu'il n'y a pas vraiment de centre-ville à Berlin, chaque carrefour devient un petit centre-ville en soi et je suis tombé sur un bon spot pour me poser un peu. Malgré tous ces lieux connus et à découvrir qui m'entourent, dans un rayon de 5 minutes de marche, on n'a pas du tout l'impression d'étouffement de certaines parties centrales de Montréal, par exemple. Ce n'est qu'en y réfléchissant qu'on se rend compte de la densité du quartier, car en s'y promenant, ce qu'on voit et ce qu'on sent, c'est les grands espaces verts, l'absence de gros magasins, les gens qui semblent plutôt relax, etc. J'ai donc établi ma base ici, au milieu de plein de choses qui me plaisent, mais je reste allumé et conscient que mon quartier n'est qu'une tête d'épingle sur la carte de Berlin.

Tiens donc, une belle bibliothèque tout près!
En passant, en deux mois à Berlin, je crois n'avoir vu qu'une seule station service. Il y a pourtant beaucoup de voitures ici, il faut croire que ça tinke en banlieue. Mais où est la banlieue?

Une première entrevue


Hier j'avais une entrevue. Un emploi en marketing pour un festival français de films écologistes. L'entrevue s'est très bien déroulée, les deux personnes à qui je parlais étaient vraiment sympathiques et c'était pas mal dans la poche pour moi. Il s'agissait d'un emploi qui ressemble à bien des choses que j'ai déjà fait et ça correspondait à mes valeurs de travailler en périphérie de la cause de l'environnement. Par contre, j'ai refait les calculs pour la paye et je me suis rendu compte que ça n'avait aucun bon sens! La paye aurait été de 400€ par mois, pour 20 h de travail par semaine. Sachant qu'il y a en moyenne 4⅓ semaines par mois, ça revient à un taux horaire de 4,62€. Come on, en plus on sait très bien que c'est le genre de job dans laquelle il faut s'attendre à dépasser souvent le nombre d'heures prévues dans la semaine. Je me connais, j'aurais fini par prendre ça à coeur et travailler 40 h semaine, la moitié en bénévolat. Il s'agissait d'un poste de « stagiaire » et je comprends bien que, pour une étudiante ou un étudiant Français ou Allemand, pour qui l'université est gratuite de toute façon, c'est une bonne partance de faire un tel stage. Quant à moi, je ne travaille en bas de 6$ de l'heure, non merci.

Il s'agissait d'une offre d'emploi vue sur internet et pour laquelle j'avais postulé en envoyant mon CV et une petit message d'introduction. Alors, première entrevue en sol allemand : succès! Il y en aura d'autres.

La fenêtre de ma chambre. Oui, j'ai traîné mon étoile. Je suis au troisième étage, imagine la grosseur de ce sapin là!