vendredi 25 mai 2018

été 2018, jours 0-1-2-3/79


25 mai 2018 : jour 3, maintenant

15 h 30

Je me lève tard, café chocolatine à la même place qu'hier; cette fois c'est direct deux chocolatines et un grand café. Mon ami.e Brigitte m'invite à aller chiller à Hasenheide, mais j'ai encore un petit contrat à faire pour Québec. Me voilà donc à l'appart.

Je suis passé à l'épicerie : pour 10€ j'ai des nouilles, de la sauce à spag, du pain, du beurre de peanut, du lait d'amande, un paquet immense de Hand Tücher (mini kleenex de poche, parce qu'ici le pollen... il faut être équipé), du thé au gingembre pour un mois et des céréales bio genre de mix Sugar Crisps et Croque nature (à suivre).

Plan du jour


  • finir le travail pour Québec
  • aller voir une partie du festival Creative Sources Recordings (l'étiquette de disque sur laquelle j'ai mon disque live en trio avec THUYA)
  • revenir au Sowieso voir le show de Michel Doneda. Oh et je viens de voir que le line-up a changé, ce sera Michel Doneda (sax), Mazen Kerbaj (trompette), Alexander Frangenheim (contrebasse), Raed Yassin (???) et Andrea Parkins (accordéon). Je suis un méga-fan de Andrea Parkins, belle surprise!

24 mai 2018 : jour 2, parcours


J'ai dormi 10 h.


Media Markt

Ce matin : une chocolatine et un café à la boulangerie du coin, puis la marche jusqu'au Media Markt (genre de Bureau en gros). Je réussis à me négocier un contrat de cellulaire en parlant uniquement en allemand. Bravo à moi, ça revient. Pour 10€ par mois, incluant la taxe de 19%, j'ai 300 SMS ou minutes de conversation + 1,5 GB de données. Prenons un moment pour rire des gens qui « profitent » de Fido Nomade avec lequel, pour « seulement » 12$ *par jour*, on a accès à son forfait régulier, c'est-à-dire, pour ma part, 100 minutes de conversation + 0,1 GB de données à 35$ par mois.


Vue du coin de rue Allerstr. / Schillerstr. où j'écris une partie de ceci avec mon café.

Hasenheide Volkspark

Je tente de laisser tomber les listes pour un instant et voir où mes pas me mèneront. À la chocolatine et café (deuxièmes du jour) bien sûr, où j'active facilement mon nouveau forfait de cellulaire. Puis à mon spot préféré au parc municipal Hasenheide où je poursuis ma lecture du superbe recueil IRL de Tommy « Teebs » Pico (du podcast Food4Thot). Les arbres, le ciel, les gens, tout est très relax ici.


Hami

Partir du parc avant de trop brûler au soleil. Un de mes restaurants préférés est juste à côté. Je me rappelle ces journées de travail au PornoKino (je passe devant, ils ont fermé cette succursale) et la fin se shift au Hami, fastfood vietnamien. Je prends comme d'habitude le gros bol de riz, légumes frais, sauce aux arachides à 4.90€.


Café K-Fetisch

Je cherche le magazine gratuit Siegessäule, où sont listés tous les évènements queer et plus encore. Je passe très près d'où j'ai habité 2015-2016 sur Framstraße. Tous mes repères. Le Silver Future où j'étais certain de trouver un Siegessäule est fermé, il est encore tôt. Je continue jusqu'au café K-Fetisch, anarcho-third-wave-hipster-mais-pas-trop. Ça fume à l'intérieur avec mon latte. Pas de Siegessäule, mais de l'internet. Il faut savoir qu'ici, avec les forfaits de données pas cher, il n'y a pas souvent de wi-fi dans les endroits publics.


Programme culturel

Je fais le plein d'internet : liste très fournie des concerts de musique improvisée pour les prochains jours, liste des concerts de classique (wow deux opportunités de voir du Stockhausen cet été, dont une au gros planétarium Zeiss en surround), quelques recommandations ça et là. Sur le profil de l'artiste Olympia Bukkakis, une invitation à un vernissage. J'y vais.


Gallerie im Turm

Je choisis de marcher une heure au lieu de prendre le métro. Vernissage de l'exposition de Andrew J Burford et Constantin Hartenstein, MIGHTY GOOD MEN. Questionnement autour des représentations hégémoniques de la masculinité. Beaucoup de bla bla très intéressant dans le programme de cette expo qui me touche peu finalement. Il y a une excellente perfo du saxophoniste Bendik Giske avec deux hommes en sous-vêtements : l'un est couché par terre sur le côté, l'autre monte complètement dessus, ses deux pieds sur sa tête. Tension parfaite. Ensuite quelques minutes de drag queens vraiment drôles : "Gallery Girls" de Pansy avec Lola Rose, Psoriasis et Gieza Poke. Je rencontre par hasard mon ami artiste visuel Markues. Promesse de chiller bientôt et aller visiter son atelier.

La performance au vernissage de MIGHT GOOD MEN.


LaBettoLab

En revenant, je tombe par hasard sur la danseuse Stefania Petracca avec qui j'avais mon duo Piolet-Traction. Quel adon! Elle est devant le LaBettoLab, spot italien éclectique avec beaucoup de musique improvisée. Promesse de reprendre notre projet dans deux semaines.


Sowieso

Je me dirige vers chez moi, puis je me retourne et décide d'aller voir s'il y a encore quelque chose au Sowieso, à 2 minutes de là. Eh oui, je pogne la fin d'un set *de feu* du trio Otis Sandsjö (sax), Adam Pultz Melbye (contrebasse), Dag Magnus Narvesen (drums). J'y rencontre par hasard Michel Doneda (sax) dans l'assistance, vu la dernière fois il y a à peine un mois... à Rimouski! Il me dit, Berlin, c'est l'université de la musique improvisée. Bien d'accord. Assez pour la journée.


Sowieso.



23 mai 2018 : jour 1, arrivée à Berlin en soirée

22 h 07 (heure de Berlin)

L'impression d'être parti de Québec ce matin, d'être entré dans un tunnel hors-temps, et de ne pas avoir dormi depuis une semaine. C'est peut-être un peu ça.
Les éoliennes en arrivant à Berlin!
Alex est venu me chercher à l'aéroport, on est allé déposer mes affaires chez Flatter et nous voici avec un morceau de pizza à Tempelhofer Feld.
J'ai cherché l'allemand pour « ressourcement ». C'est ce que je viens faire ici? Préparer une réponse. Selbstbesinnung est un peu trop intense comme mot.

Ma carte de guichet de la Deutsche Bank fonctionne encore, yes!

Et je commence déjà à faire des listes : 

  • aller me chercher un forfait de téléphone
  • faire une petite épicerie
  • éplucher le site echtzeitmusik pour les concerts de musique improvisée (j'en manque déjà 4 bons ce soir)
  • éplucher le Siegessaüle pour les sorties
  • me trouver un bicyk
  • répondre à Max pour un concert
  • aller me louer un violoncelle chez Julia Dimitroff

La nuit tombe sur Berlin, je cogne des clous. Le vidéo du Concert EMIQ X Corps Célestes XL au Morrin Center vient de sortir. Très très fier. Il n'y en aura pas de décalage horaire.


22 mai 2018 : jour 0, déplacement

16 h 05 (heure du Québec)

Dans l’autobus Orléans Express en direction de Montréal. Je ne sens pas encore que je pars. J’ai à m’armer de patience et de bonne humeur pour les prochaines heures. Tout de suite, ça fait plus de 30 minutes qu’on est parti du centre-ville de Québec et on n’est qu’à Sainte-Foy. Le voyage va être long. Il y a un homme à côté de moi sur le banc, il manspread autour du sac réutilisable qu’il a entre les jambes à ses pieds. Son t-shirt frôle mon t-shirt chaque fois qu’il tourne la page de sa revue 7 jours. Le trafic vers le pont est dense. Qu’est-ce que ça peut bien me faire?

J’écoute les arias et cantates de Barbara Strozzi enregistrés sur Spotify avant de partir (autrement bloqué sur le wifi de l’autobus). Le site blogspot est aussi bloqué. j’écris donc ceci dans un TextEdit on the side en attendant de voir si Fido et leur « contactez-nous par facebook » va finir par répondre. Qu'arrivera-t-il de mon forfait de cellulaire en mon absence.

Je n’ai pas trop réfléchi à ce qui m’attendait en terme de transport pour la journée, la nuit, le lendemain.

Compilation, 20 h à faire :
  • 15 h 30 - autobus Québec-Montréal aéroport - durée 3,75 h
  • 19 h 15 - attente à l’aéroport PET - durée 3,0 h
  • 22 h 15 - avion Montréal-Paris - durée 6,6 h
  • 4 h 50 - [10 h 50 h. locale] - attente à l’aéroport CDG - durée 4,6 h
  • 9 h 25- [15 h 25] - avion Paris-Berlin - durée 1,7 h
  • 11 h 05 - [17 h 05] - arrivée à Berlin

Impression de calculer ma feuille de temps au travail. Attendre à l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau, la durée de mon shift du vendredi; le vol Paris-Berlin, la durée d’une classe de ballet.

Barbara Strozzi finit, je passe à Wayne Shorter dans l'autobus. Je commence à sentir le voyage, après 2 heures de bus. Fido répond à mes questions au compte-gouttes. Il sera bientôt temps de changer mon message de boîte vocale : « Bonjour, vous êtes bien dans le cellulaire de Rémy. Je suis à Berlin jusqu’au 8 août. Vous pouvez me joindre par facebook ou m’envoyer un email. »

Le monsieur à côté de moi me frôle encore et ça m’énerve. Il vient de s’engouffrer un couscous, là il se sort un sac de graines. Il est prêt, pas capable de s’arrêter de manger pour 2 heures. Ok, j’ai deux croissants dans mon sac, des Timbits, des légumes coupés et de l’humus. Je plaide coupable. La pancarte Montréal 131, je n’ai pas besoin de savoir l’heure.

Le temps est gris. À mon tour de manger haha. Je cherche l’adresse de Flatter pour la mettre dans ma poche avec les horaires de mes transferts et tout.

Dans mes bagages, quelques livres. Margaret Atwood, Benoît Jutras, William S. Burroughs, Sara Ahmed, Tommy Pico.


Air France : la vidéo des consignes en cas d'urgence est vraiment drôle (quoique sexiste, avec juste 5 femmes qui font des faces cute tout le long), j'ai eu du champagne, mais la bouffe était pas super.
Non ça ne m'a pas pris 52 minutes pour marcher vers mon vol à l'aéroport Charles-de-Gaule. Mais l'attente de près de 5 h, en apesanteur entre une nuit blanche et le dernier vol, a été longue.

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