mardi 29 mai 2018

été 2018, jours 5-6-7/79

À Berlin depuis à peine une semaine et j'ai l'impression de n'avoir jamais quitté depuis 2015. Je suis chez moi ici plus que je le suis ailleurs. J'écris ceci en écoutant les Partita pour violoncelle solo de Philip Glass, je ne savais même pas que ça existait. Je pars dans quelques minutes chercher mon violoncelle au Geigenbauwerkstatt Julia Dimitroff.


Résumé des concerts vus en une semaine

29.05 ce soir
Dirar Kalash - solo - (multi?)
Liz Allbee - solo - (trompette)

27.05
Korhan Erel (électroniques)
Gunnar Lettow (basse électrique préparée, électroniques)
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Nikolaus Neuser (trompette)
Richard Scott (synthé analogue modulaire)
Alexander Frangenheim (contrebasse)
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Elo Masing (violon)
Hui-Chun Lin (violoncelle)
Caroline Cecilia Tallone (vielle à roue préparée, objets amplifiés)
Ame Zek (guitare 12 cordes préparée)
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Ligia Liberatori (voix)
Davide Piersanti (trombone)
Philippe Lemoine (sax ténor)
Ulf Mengersen (contrebasse)
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Harri Sjöström (sax soprano)
Chris Heenan (clarinette contrebasse)
Elena Kakaliagou (cor français)
Dag Magnus Narvesen (drums)
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Creative Sources Imp!Orch

26.05
Harald Kimmig (violon)
Gerhard Uebele (violon)
Miguel Mira (violoncelle)
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Ulrike Brand (violoncelle)
Olaf Rupp (guitare électrique)
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Ganesh Anandan (shruti stick)
Marcello Lussana (électroniques, traitement sonore)
kriton b. (harmonium, objets amplifiés)
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Carlos Santos (électroniques)
Carla Santana (synthé analogue, objets traités)
Thea Farhadian (violon amplifié)
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Pedro Lopez (table tournante, perc)
Stephan Bleier (contrebasse)
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Antonis Anissegos (piano)
Floros Floridis (sax alto, clarinette)
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Klaus Janek (contrebasse)
Andrew Lafkas (contrebasse)

25.05
Michel Doneda (sax soprano)
Mazen Kerbaj (trompette)
Andrea Parkins (électroniques, objets, mélodicas)
Raed Yassin (contrebasse)

24.05
Bendik Giske (sax alto)
Constantin Hartenstein (performance)
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Otis Sandsjö (sax)
Adam Pultz Melbye (contrebasse)
Dag Magnus Narvesen (drums)

Je transcris tout ça en prenant la mesure de la diversité des origines et des parcours qui se rencontrent ici sur scène. Je transcris en revoyant les concerts, la diversité aussi des propositions en musique improvisée. Les instruments... de la vielle à roue préparée, faut le faire. Il n'y a pas d'école de pensée ici, personne n'est là pour démontrer son talent ou en mettre plein la vue.


Une journée pas de plan, pause de concerts

Hier, je suis parti de chez moi pas de plan. Le temps est magnifique, chaque jour, mais cette fois c'était encore mieux. J'ai commencé par le Café Kanel juste à côté. Je recommence la lecture de Naked Lunch de William S. Burroughs, dans mon top 3 littérature depuis des années. Mon admiration pour son auteur augmente encore, incroyable. Il y a quelque chose de hachuré, un rythme serré dans ses énumérations, quelque chose d'impossible, intangible, saisissant dans sa structure, avec des mots qui ressortent et qui reviennent (par exemple : grey, spectral, anonymous)... tout ça me jette à terre. Je n'avais pas relu Naked Lunch depuis 6-7 ans certain, et mon niveau d'anglais d'aujourd'hui me permet d'en apprécier la grandeur plus que jamais.

Après quelques pages de Burroughs, je suis parti marcher sur Tempelhofer Feld, l'aéroport converti en immense espace vert juste à côté d'ici. J'ai commencé par chercher un bon spot à l'ombre, parce que ein le soleil tape. Au bout de 45 minutes de marche sans trouver l'ombre, je suis arrivé à Hasenheide Volkspark, où les arbres sont plus nombreux que sur une ancienne piste de décollage. J'y ai marché encore pendant 45 minutes avant de m'arrêter. Cette fois j'ai poursuivi ma lecture de IRL de Tommy Pico, un espèce de long poème épique écrit à moitié dans la langue des textos, une histoire sans trame narrative où je me reconnais souvent. J'ai eu des moments de contemplation au parc, je ne pense à rien et regarde les gens devant moi. Toujours à Hasenheide j'ai poursuivi ma lectrure de Surfacing de Margaret Atwood. Un roman qui se passe dans un petit village québecois, un père est disparu et sa fille est sur ses traces; ce livre ne changera pas ma vie mais l'écriture de Margaret Atwood, que je connais peu, m'impressionne.

Je suis ensuite passé manger au Hamy encore, pourquoi pas. Un autre 15-20 minutes de marche plus tard et j'étais au Silver Future pour un café de début de soirée. J'ai profité de l'internet pour régler quelques affaires : une demande pour l'EMIQ Ensemble de musique improvisée de Québec, calcul du loyer de ma sous-locatrice à Québec pour sa partie du mois de mai, répondre à Max le saxophoniste pour un concert ensemble à Exploratorium fin juillet, etc.

Anecdote berlinoise : S'acheter une bière au dépanneur vient avec le service de décapsulage. Une bière pour la route, du dépanneur à la rue, du trottoir au métro, du métro à mon coin de rue, des escaliers à ma chambre, de ma chambre au balcon, bien gentil de ma la déboucher.


Une question revient


Je ne fais jamais ça à Québec, partir pas de plan et passer une excellente journée. J'ai essayé. Est-ce que c'est moi qui change quand je suis à Berlin ou est-ce que c'est la ville qui demande à être dérivée?

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