jeudi 24 septembre 2015

48 h à Berlin : choc culturel, un concert, recherche d'appartement, apprendre l'allemand à Berlin, la vie à l'hostel

Choc culturel


Un choc culturel, je pense que c'est quand la signification de quelque chose n'est pas la même d'une culture à l'autre. Il n'y a pas grand choc culturel à avoir entre le Québec et Berlin, il s'agit d'une grande ville multiculturelle occidentale comme une autre j'imagine. Le système de transport en commun, par exemple, est vraiment bien organisé, un peu comme Montréal. Il y a un tarif pour une courte distance (Kurzstrecke 1,60€ = 2,40$), un tarif régulier pour le secteur métropolitain (2,70€ = 4,00$) et toutes sortes d'autres possibilités telles une carte illimitée pour 7 jours, une carte illimitée d'une journée, la passe d'un mois (79,50€ = 118,90$), etc.

Mon choc culturel, c'est les graffitis. Et je ne parle pas de jolis graffitis artistiques, je parle de graffitis comme les photos plus bas, croquées juste en face d'ici : signatures incompréhensibles, croquis approximatifs, etc. Chez nous, que ce soit Québec, Rimouski ou Montréal, quand il y a des graffitis comme ça, on est dans un endroit plus trash qu'ailleurs. Il y a des graffitis dans les petites rues du quartier St-Roch, des les toilettes de certains cafés ou bars, il y en a dans les ruelles de Montréal aussi. Ici à Berlin, des graffitis comme ça, il y en a partout. Ça me prend un certain temps à changer d'idée sur ce qu'ils signifient. Alors qu'au Québec les graffitis signalent une place trash, à Berlin les graffitis ne signalent rien de particulier.

Ceci n'est pas un squat, c'est probablement un appartement bien ordinaire qui se cache derrière

De l'autre côté de la rue, même affaire
Je pense que j'avais eu la même réaction lors de mon premier voyage ici. Ç'a quelque chose de quasiment oppressant, d'avoir l'impression d'être dans une ruelle de Montréal tout le temps, sans jamais arriver à un endroit où on se sent plus en sécurité. Puis les yeux, et surtout l'esprit, s'habituent et on se rend compte qu'il faut changer de cadre de référence, enlever l'interprétation qu'on fait de ce symbole là, les graffitis.

Et petit à petit, on ne les voit plus. On se rend compte que les bicyclettes, par exemple, ne sont pas barrées avec autant de précautions qu'à Québec ou Montréal. On se rend compte que les gens se regardent dans la rue sans arrière pensée. On voit que les gens qui travaillent dans les cafés ont toujours le sourire quand ils voient quelqu'un entrer. On voit que les gens semblent détendus, certains dans leur bulle, d'autres moins. Il faut dire qu'il commence tout juste à faire froid à Berlin, je pense que les gens ont le visage universel des habitants des pays à quatre saisons quand l'automne vient de s'installer tout d'un coup. Il fait entre 15°C et 18°C ces jours-ci, avec pas mal de grisaille.

Un premier concert


J'ai été voir un concert de Andrea Neumann, une suggestion du site web (et de la page facebook) Echtzeitmusik. Je me demande si « Echtzeitmusik » signifie la même chose que « free improvised music », « musique spontanée », ... en tout cas tous les concerts que la liste propose m'intéressent!

Andrea Neuman a une formation en piano et nous a joué deux pièces où le piano est utilisé de façon plus traditionnelle. Elle a toutefois joué principalement sur un instrument qu'elle appelle le Innenklavier. C'est une version réduite d'une table d'harmonie de piano, sans le clavier, qu'elle amplifie et de laquelle elle tire toutes sortes de sons. Elle peut se servir de cet instrument pour jouer des pièces pour piano qui demandent uniquement de jouer à l'intérieur du piano (il y en a), et elle développe son propre langage de compositrice et d'improvisatrice là dessus.

C'était vraiment hot. Pour donner une idée de mon état d'esprit depuis les derniers jours, voici ce que j'avais comme info avant d'aller au concert. Oui, tout est en allemand, il faut se concentrer sur chaque mot et on finit par comprendre, en gros, ce qui va se passer.
Werke von Heather B. Frash, Phill Niblock, Robin Hayward, Andrea Neumann, Chiyoko Szlavnics, George Brecht und György Ligeti
Das Programm präsentiert sieben Werke zeitgenössischer Komponist_innen, die im Zeitraum zwischen 1978 und 2015 entstanden sind. Ein Großteil der Kompositionen beschäftigt sich mit dem erweiterten Klangspektrum des Klaviers und werden von Andrea Neumann auf dem speziell für sie angefertigten Klavierrahmen präsentiert. Hierbei spielen die elektronische Verstärkung und die Verwendung von extended techniques eine maßgebliche Rolle.
Bei vier der Kompositionen kommt ein Zuspiel zum Einsatz. Das Verhältnis von elektronischem und elekto-akustischem Klang wird in jedem dieser Stücke anders reflektiert: als Kontrast zwischen der Flexibilität des elektronischen Signals und der Statik einer angeschlagener Taste, als Verflechtung von Texturen und Frequenzen, als Moment der Auslösung (Trigger).
Daneben werden zwei Stücke für traditionelles Klavier gespielt, die mit dem reduzierten Gebrauch von Intervallen, bzw. Tönen und deren konsequenter Durchführung spielen.
Darüber hinaus enthält das Programm performative Elemente, die die Performerin als klang-auslösende, körperlich präsente Instanz thematisieren.
J'ai appris un mot ce soir là -- comme à peu près à toutes les heures de tous les jours depuis mon arrivée -- c'est « Zuspiel ». Je crois que ça veut dire « amplification ».

Recherche d'appartement


Ça avance, ça avance mais je n'ai toujours rien trouvé. Je commence chaque jour avec une longue session de recherche d'appartement : je consulte les petites annonces de wg-gesucht, des groupes facebook, de craigslist, je parle à des amis d'amis, j'ajoute du monde comme ami sur facebook en espérant qu'ils se rappellent de moi s'ils entendent parler de quelqu'un qui cherche des colocs, ... et j'écris plusieurs emails. J'essaie d'avoir l'air gentil en quelques mots d'allemand et d'anglais, dur à dire comment c'est interprété à l'autre bout!

Ma boîte de réception, avec toutes les confirmations de emails envoyés à des colocs potentiels
Je continue les recherches aujourd'hui.

Apprendre l'allemand à Berlin


J'écris ceci alors que j'ai une dizaine d'onglets d'ouverts dans mon écran d'ordi, tous avec une école d'allemand différente. Pas facile de trouver un cours d'allemand à bas prix à Berlin! Et pas facile de se démêler dans tout ça, car certains donnent un tarif par bloc de cours, d'autres par semaine, par mois, par forfait. À peu près tout le monde n'offre que des sessions intensives... Par exemple :

  • Goethe institute : entre 450€ et 2400€ pour 8 semaines intensif, des cours tous les jours;
  • Volkshochschule : 130€-150€ par module, chaque module dure 100 leçons, il y a 2 ou 3 rencontres par semaine et chaque rencontre couvre de 4 à 5 leçons;
  •  GLS école d'allemand : de 20 à 30 leçons par semaine à coup de 4 par jour, entre 195€ et 555€ dépendant du forfait;
  • Babylonia e.V. : cours d'intégration, chaque module coûte 180€, 4 rencontres par semaines, il y a 6 modules dans l'année avant d'avoir fini le programme;
  • Deutsch Akademie : 3 heures par jour, 4 jours par semaine, 250€ pour 4 semaines, 475€ pour 8 semaines;
  • Transmitter Sprachschule : entre 100€ et 190€, extensif ou intensif, je ne comprends pas trop la formule;
  • Sprachenatelier : 20 cours par semaine, 340€ pour 4 semaines, 600€ pour 8 semaines;
  • ...
Ça continue comme ça indéfiniment, je ne pensais jamais que ça serait aussi compliqué et restrictif. Je suis toutefois finalement tombé sur un site (malheureusement pas daté) qui recense les meilleures écoles par fourchettes de prix.

C'est ma troisième journée à Berlin, pas de panique. 

La vie à l'hostel

J'ai vraiment hâte de sortir d'ici. Pour l'instant mes deux grosses valises sont dans une salle barrée au sous-sol et je fonctionne avec un casier dans la chambre (rappel : c'est une chambre style dortoir avec des lits superposés, on est 16 personnes là dedans), alors rien à craindre côté sécurité, bien qu'une fille se soit fait voler toutes ses affaires dans son casier... elle avait un cadenas cheap. Pas moi.

Le plancher en sortant des douches est toujours mouillé et un peu sale. C'est normal, et l'endroit est quand même assez propre, mais il y a du monde partout et je suis tanné de vivre là dedans, j'ai besoin d'avoir la paix et de ne pas toujours être en train de me demander si mon cadenas est bien fermé.

Aujourd'hui je vais probablement visiter un appartement que je pourrais sous-louer pour une semaine, ça me donnerait du temps pour me chercher une autre opportunité à court terme ou arriver à me trouver des colocs à plus long terme.

J'ai aussi prévu aller jammer avec un gars aujourd'hui! Il joue de la guit, il aime Sonic Youth, il vient de se trouver un drummer et il va me prêter une bass. J'aimerais ça jouer sur une grosse bass dans un gros ampli!

J'ai hâte d'aller nager aussi. Encore une fois, il y a un peu de recherche à faire et de mots à apprendre car toutes les infos sont sur des sites de la ville tout en allemand.

1 commentaire:

  1. http://www.smashingmagazine.com/2011/07/the-heritage-of-berlin-street-art-and-graffiti-scene/

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