lundi 4 janvier 2016

Exercice de traduction. Moi pi le Jour de l'An. En vrac.

Me voilà de retour au Everyday is Sunday, le « Contemporary Asian Café Deli » à côté de chez moi, beaucoup plus sympathique que son nom et sa description ne l'indiquent. Je suis assis à côté d'un petit foyer, il me semble que j'ai eu envie de venir ici tous les jours depuis qu'ils ont fermé pour les Fêtes le 21 décembre dernier. Nous sommes aujourd'hui le lundi 4 janvier 2016 et les activités reprennent un peu partout, du Everyday is Sunday au Two for Two, un autre café pas très loin, que je me promets de visiter depuis quelques temps, en passant par la liste Echtzeitmusik.de de tous les concerts de musique improvisée à Berlin -- qui n'avait pas fermé, mais qui a bien connu un petit ralentissement de contenu, circonstances obligent -- et les pratiques de la Ölbergchor, la chorale dont je fais partie.

De mon côté, le Temps des Fêtes n'a pas changé grand chose à mes habitudes, à part que j'ai été à un peu moins de concerts que les semaines précédentes -- diminution de l'offre oblige -- et que j'ai eu à démêler les horaires spéciaux des piscines municipales. Je ressens quand même que le « congé » est terminé aujourd'hui et reprends une activité que j'aime beaucoup (sarcasme) : la recherche d'appartements. Je me pencherai également plus sérieusement, au cours des prochaines semaines, sur la recherche d'emploi, à mesure que les employeurs reprennent du service.

J'ai pris un bon moment aujourd'hui pour mettre à jour ma liste d'activités et de concerts. Je m'en sers quasiment comme agenda ces jours-ci, en attendant de recevoir mon véritable agenda 2016 en papier, envoyé de Québec depuis la mi-décembre. Ça vaut le coup d'oeil, cette liste. Je la lis et revis les journées, les concerts, l'ambiance à ce moment là, les gens. Une liste vaut mille mots.

J'ai ensuite écrit ce qui suit, un bric-à-brac de toutes sortes d'affaires. Je commence en m'amusant à faire un peu de traduction, puis j'explique pourquoi je ne célèbre pas le Jour de l'An. Je continue dans le désordre avec des réflexions sur le langage, la suite de Fibonacci, mon unique crayon, ma clé, le gaz, l'hiver, la recherche d'appartement, les concerts à venir et le travail. Ouf!

Exercices de traduction


Depuis que j'ai arrêté les cours d'allemand, je continue à apprendre par moi-même, de façon plus ou moins informelle. Ce que je fais, principalement, c'est me mettre dans des situations où tout se passe en allemand, c'est la façon la plus simple de procéder. J'écoute aussi la radio et parfois j'en profite pour chercher des mots que j'entends. Récemment, j'ai commencé la lecture de Katz und Maus, de Günter Grass, en langue originale allemande et, dépendant d'où je me trouve, je fais parfois l'effort de chercher tous les mots dans le dictionnaire, parfois l'effort de ne rien chercher du tout et lire aussi vite que si je comprenais tout. Ça fonctionne aussi. Mot du jour : Mövenmist, « fientes de goélands » (et non « brouillard de la ville de Möven »).

Depuis une semaine ou deux, j'ai décidé d'aller plus loin en faisant un exercice de traduction. Je lis ces jours-ci un des volumes des Texte zur Musik de Karlheinz Stockhausen, une bonne brique bien accotée, avec du langage qui m'est toutefois plus familier, car ça parle de musique. Je suis en train de traduire l'article intitulé Freibrief an die Jugend, écrit et publié juste après mai 1968 par Stockhausen. Le titre seul est déjà un défi de traduction : Freibrief se traduit généralement par « carte blanche», « passe-droit », « licence »,  etc. mais on peut être tenté, vu l'étymologie du mot, de le traduire par « lettre ouverte » (Brief = lettre, frei = libre). Quand j'aurai compris tout le texte, je pourrai dire si Stockhausen donne vraiment une carte blanche à la jeunesse. Je publierai éventuellement les résultats de mon travail, c'est un bon texte de quelques pages bien remplies et je fais tout ça à la main, analyse de phrase en sus.

Je ne limite pas mes lectures à la littérature et à la haute voltige philosophico-musicale. Je lis aussi religieusement la revue Siegessäule, légère et politique à la fois, dont la plupart des articles sont en allemand. Je traduis ici, pour m'exercer encore un peu, et car le sujet me semble bien rigolo, quelques extraits de l'article 5 Tipps gegen Winterblues. De Stockhausen à ça, il y a tout un plongeon.

5 Tipps gegen Winterblues // 5 conseils pour éviter la déprime hivernale 
Spätestens im Januar werden viele vom Winterblues gepackt. In der Zeit, in der die Tage so verdammt kurz sind, kann einem das Leben schon echt trist vorkommen. Wir haben fünf Tipps, wie man sich dagegen wappnen kann. // Au plus tard en janvier, plusieurs seront en proie à la déprime hivernale. Au temps de l'année où les journées sont mauditement courtes, la vie peut sembler vraiment sombre. Nous avons cinq conseils qui diront comment se prémunir contre ceci.
[1.] [...] zum Glück gibt es ja Tageslichtlampen.  // [...] heureusement qu'il y a les lampes à lumière du jour. 
[2.] [...] für die musikalischen sexunterversogten Winterbluesler gibt es ein besonderes Schmankerl : der Vibrator [...] // Pour le déprimé de l'hiver, musical et sexuellement sous-alimenté, il y a une friandise pas ordinaire : le vibrateur [...]. 
[3.] Was macht noch glücklicher als guter Sex? Richtig : gutes Essen. // Qu'est-ce qui rend encore plus heureux que du bon sexe? Exact : un bon repas. 
[4.] [...] Auf zum Ultrakurzurlaub im Vabali Spa. // [...] un voyage-vacance éclair au Spa Vabali. 
[5.] Sauna kann auch kalt sein [...] auf minus 160 Grad. // Le sauna peut aussi être froid [...] à -160°C.

Pas évident de traduire les jeux de mots et le ton jovial et un tantinet coquin des auteurs. Drôle d'adon, ma coloc est justement allée au Spa Vabali le 1er janvier et me l'a chaudement recommandé. C'est peut-être le seul des 5 conseils de l'article que je vais suivre!

Il paraît que traduire dans l'autre sens peut être un bon exercice aussi. J'ai sélectionné un poème depuis un certain temps, Lana del Rey le récite sur son plus récent album et je le trouve vraiment génial. C'est en faisant la recherche maintenant que je m'aperçois qu'il s'agit d'un poème de T.S. Eliot. Ça pouvait bien être intense! « Time present and time past / Are both perhaps present in time future / And time future contained in time past. / If all time is eternally present / All time is unredeemable. / What might have been is an abstraction / Remaining a perpetual possibility / Only in a world of speculation. / What might have been and what has been / Point to one end, which is always present. / Footfalls echo in the memory / Down the passage which we did not take / Towards the door we never opened / Into the rose-garden. » Lana del Rey reste quand même bonne poète sur ses textes à elle, et je suis bien content qu'elle ait attiré mon attention, par cette chanson, sur T.S. Eliot. À moi de m'essayer à le traduire en allemand bientôt.

Moi pi le Jour de l'An


Depuis plusieurs années, je ne célèbre pas le Jour de l'An. Je n'y ai pas dérogé cette année, malgré les invitations intéressantes, dont une histoire de cône en sucre géant, qu'on met en feu au-dessus d'une préparation de rhum et de vin vraiment trop intense (ça s'appelle Feuerzangenbowle, j'ai trouvé une explication assez conservatrice, vidéo à l'appui, de ce qu'on m'a décrit ici, en français).

Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui, précisément, m'indispose dans l'importance que beaucoup accordent à ce moment de l'année. Il me semble, pour commencer, que le choix de date pour le changement du chiffre de l'année, entre le 31 décembre et le 1er janvier, soit bien arbitraire. Quel rapport avec la nature? Je comprends qu'on souligne le solstice d'hiver, par exemple, qui représente non seulement un fait astronomique, mais également les journées qui commencent à s'allonger ; voilà quelque chose qui a un impact réel sur la vie et qu'on devrait célébrer. Mais le changement du chiffre de l'année entre le 31 décembre et le 1er janvier, il me semble que ça pourrait arriver à n'importe quelle autre date. Je verrais bien le changement de chiffre de l'année s'opérer dans la nuit du 20 au 21 juin, par exemple ou dans la nuit du 31 août au 1er septembre, qui correspondent à mon avis à des moments intéressants de l'année, où les choses changent. Il n'y a rien qui change entre le 31 décembre et le 1er janvier, c'est le milieu de l'hiver that's it.

Cette réflexion étant faite, c'est peut-être pour ça que j'ai de la misère à voir les gens célébrer le changement d'année le 31 décembre, je trouve le décompte un peu ridicule, « 10, 9, 8, 7, 6, ... », j'ai des souvenirs de jokes pas drôles au Bye Bye à la télé, je n'embarque pas dans la célébration à minuit pile, les gens qui se défoncent complètement, en masse, cette nuit là, etc.

Ma façon de passer le Jour de l'An, depuis quelques années, est donc de ne pas faire partie du mouvement. J'écoute parfois un film, espérant qu'il me captive au point où je ne verrai pas la minute entre 23 h 59 et 00 h 00 changer. Qu'elle passe inaperçue, comme toutes les autres, en toute cohérence avec l'idée qu'elle ne souligne qu'un truc arbitraire. Quand j'habitais à Montréal, j'aimais être surpris par le début des feux d'artifices de minuit. Je me disais « Ah, tiens donc, il est minuit et des gens célèbrent ça maintenant. »

Cette année, comme à bien d'autres égards lorsque je réfléchis à mon quotidien en général, c'est pareil et c'est différent. La veille du jour de l'an s'appelle Silvester en allemand et j'ai vu l'expression NYE (New Year's Eve) être utilisée ici aussi. Je n'ai pas souligné la fameuse minute entre 2015 et 2016, cette soirée là j'écoutais plutôt les vidéos de conférences de Jacques Lacan (1971) et Gilles Deleuze (1986). Rien de trop excitant, vraiment. Rien d'ennuyant non plus!

Mais même si je l'avais vraiment voulu, je n'aurais pas pu ignorer le 31 décembre cette année. Il fallait être témoin de toute l'activité pyrotechnique qu'il y avait juste sous ma fenêtre! La tradition des feux d'artifices est très forte ici, ça se passe dans toutes les rues, grandes ou pas grandes et j'ai beaucoup aimé voir et entendre ça, même si j'ai eu un peu peur quand même.

C'est étonnant, les feux d'artifices à Berlin. La ville lève l'interdiction de vente de feux d'artifices 4 jours avant Silvester, puis lève l'interdiction d'en faire sauter pour quelques heures le 31 décembre, dès 19 h. Les Berlinois en raffolent, à tel point qu'encore hier, le 3 janvier, et malgré tout ce que j'ai dit sur l'étrange et étonnante propreté de cette grande ville, je voyais des cadavres d'emballages de feux d'artifices brûlés partout en ville.

Le 31 décembre passé, je prenais donc un café au Schaumschläger, pas très loin d'ici, quand ç'a commencé vers 17 h. Une explosion ça et là. On m'avait prévenu et je suis rentré chez moi vers 18 h alors que ça s'intensifiait. Après ç'a y'a été. Ç'a pétaradé à la grandeur du quartier. Il paraît que Neukölln, c'est là où c'est le plus intense. Je n'ai pas de misère à le croire.

N'importe qui tire n'importe quoi n'importe où. Il y a les petites boules de couleur, les affaires blanches qui tourbillonnent rapidement dans les airs en émettant un cri strident, les grosse coulées de scintillements et les très gros éclatements classiques en sphères multicolores. C'est les Grands feux Loto-Québec, façon chaotique, à perte de vue (et d'audition), manipulés par des apprentis-sorciers patentés. Étonnant qu'il n'y ait pas plus d'accidents, j'ai lu un article de journal qui dit qu'à la grandeur de l'Europe, où la tradition semble être répandue, 5 personnes sont décédées cette année à cause des feux d'artifices, alors que des douzaines ont été blessées.

Pour ma part, ça m'a bien amusé. Un moment donné, j'étais sur le balcon et je regardais ça péter de l'autre côté de la rue quand un feu d'artifice a éclaté juste en dessous de moi! Je suis retourné à l'intérieur en rampant et en me disant que je serais chanceux si toutes mes fenêtres résistaient à l'assaut. En y repensant, je crois que c'est assez improbable qu'un feu d'artifice ait assez de force pour défoncer une fenêtre, mais je comprends ma réaction car le son des explosions, propagé d'autant plus facilement que les bâtisses ne sont pas très hautes (cinq ou six étages partout), est apocalyptique et, transporté et grossi par l'écho, impressionne. Objects in the mirror are closer than they appear.

Voilà pour le Jour de l'An 2015-2016. J'ai boycotté les festivités encore cette année, mais j'ai accepté de bon coeur le divertissement de la rue en liesse. C'est les feux d'artifice et non pas les paroles de Deleuze qui m'ont fait manquer la fameuse minute. Je suis sorti sur mon balcon à 23 h 55, puis je n'ai pas regardé l'heure avant 1 h du matin, au son des explosions. En relisant ce texte dans quelques années, je risque de me trouver un peu snob, peut-être, avec mes histoires de ne pas vouloir célébrer le Jour de l'An, le changement d'année. Peut-être que je boirai alors mon Feuerzangenbowle en faisant le décompte « 5, 4, 3, 2, ... » Enfin, j'ai tenté de décrire comment je me sens par rapport cette célébration (et bien d'autres, tandis que j'y pense) pour l'instant.

Je préfère célébrer quand ça me tente, tous les soirs où je vais voir un super concert, par exemple, ça c'est une célébration, plutôt que de me forcer à participer à ce que je décris essentiellement comme une mascarade.

En vrac : des choses drôles ou pas drôles, mais tout à fait remarquables, que j'ai notées au cours des derniers mois


Speak him Fucked-up English?


J'apprends une nouvelle langue que j'ai appelé Fucked-up English. Il s'agit d'une forme d'anglais qu'on finit par maîtriser à force de parler en anglais à toutes sorte de monde dont l'anglais n'est pas la langue maternelle. Il y a des structures de phrases allemandes, des mots dans toutes les langues, y compris des amalgames de plusieurs langues. Remarquable.

Die Welt als Wille und Vorstellung :  plus qu'un titre, une série de caractères


Quelques temps à l'été 2004 ou 2005, j'ai été chercher une copie de La recherche du temps perdu, de Marcel Proust, à la bibliothèque de l'Université McGill. Ce livre a changé ma vie. La même journée, j'avais vu un autre gros livre étalé en plusieurs tomes sur une tablette de la bibliothèque : Die Welt als Wille und Vorstellung (Le Monde comme volonté et comme représentation), de Arthur Schopenhauer. Depuis ce temps, et surtout depuis que j'ai commencé à apprendre l'allemand en 2008, je me suis fixé comme objectif d'être capable de lire cette grosse brique de philosophie en langue originale. Récemment, j'ai fait une découverte artistique et mathématique intéressante à propos du titre.

J'ai longtemps été obsédé par la suite de Fibonacci (1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, ...) et son application en art : plus on avance dans la suite, plus le rapport entre deux nombres consécutifs se rapproche du fameux nombre d'or. Par exemple, 34 ÷ 21 ≈ 1,6190 et 55 ÷ 34 ≈ 1,6176 alors que le nombre d'or, arrondi à quatre décimales après la virgule, est de 1,6180. Ce nombre d'or est une chose mathématique bien intéressante en soi. En art, il décrit un rapport harmonieux. Où placer une bonne ligne d'horizon? Entre la moitié et le tiers de la hauteur d'une peinture, à 0,6180 fois la mesure de la hauteur pour être plus précis. Où placer le point culminant d'une pièce de musique? Rendu à 61,80% de la durée totale. C'est tout ça qui m'intéresse du nombre d'or. En musique, des compositeurs ont utilisé la suite de Fibonacci pour créer « facilement » des proportions intéressantes suivant le nombre d'or. Claude Debussy, par exemple, dans Reflets dans l'eau, tiré des Images pour piano, utilise les nombres 34, 21, 13 et 8 pour les changements de tonalité et place le point culminant au nombre d'or. Stockhausen l'a fait, Bartok l'a fait, Beethoven l'aurait fait.

J'ai découvert par hasard l'autre jour, en considérant Die Welt als Wille und Vorstellung comme inspiration pour le nom d'un projet, que « Die Welt als Wille und Vorstellung », comme série de caractères, a une longueur de 34 caractères (en comptant les espaces bien sûr). C'est un nombre de la série de Fibonacci! On peut donc espérer trouver un nombre d'or en séparant ça en deux morceaux avec une proportion mesurant chaqu'un un nombre de caractère correspondant à un chiffre de la série de Fibonacci. Le premier morceau mesurerait 13 caractères « Die Welt als  » (je garde ici l'espace après als) et le deuxième morceau mesurerait 21 caractères « Wille und Vorstellung ». Esrt-ce que Schopenhauer y avait pensé? Peu importe, c'est remarquable.

Matériel d'écriture


Alors que je perds toujours mes crayons à mines, mines et effaces, je constate que j'ai le même crayon à mine, le même paquet de mines et la même efface depuis au moins l'été passé, quand j'ai fait mon dernier ménage de bureau de prof à Rimouski. Je traîne presque toujours mon petit kit d'écriture avec moi, avec un élastique à cheveu autour. Je ne l'ai pas perdu, pas brisé. C'est remarquable.

Ma clé spéciale


Ma clé est vraiment remarquable. Quand ma coloc me l'a remise, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un beau porte-clé, mais il se trouve que c'est vraiment la clé qui ouvre la vieille serrure de la porte d'entrée du bloc. Un ami m'a expliqué qu'il s'agit d'un modèle de clé assez commun et que, parfois, on peut tourner la clé de bord dans son socle pour ouvrir une autre porte. Dans le cas de ma clé, on voit que les deux « dents » sont identiques, nul besoin de retourner la clé, de toute façon je n'ai qu'une vielle serrure à ouvrir, les serrures de notre porte d'appartement sont modernes.

Le gaz naturel


Le gaz naturel, on ne connais pas trop ça au Québec et je dois dire que ça m'énerve un peu. Je constate toutefois que je commence à m'habituer. J'ai (presque) arrêté de sursauter quand j'entends le pchhhht tic tic tic tic tic tic tic prff qui indique que le gaz est lousse et que le feu vient de pogner dans notre système de chauffage pour l'appartement. C'est normal, pchhhht le gaz est lousse, tic tic tic tic tic tic tic, le son de l'étincelle d'allumage électronique, prff le feu est parti, bien contrôlé, et réchauffe quelque chose qui s'en va dans les plinthes de chauffage. En passant, le chauffage au gaz c'est vraiment plus efficace que les plinthes électriques. En quelques minutes, la température monte partout dans l'appart. Ne reste plus aux Allemand qu'à isoler comme du monde.

Ensuite, il y a le poêle au gaz. À mon tour de tourner la roulette du niveau de cuisson, pchhhht le gaz est lousse, de peser sur le piton tic tic tic tic tic tic tic, et de voir prff le feu jaillir sous ma casserole. Une fois j'ai voulu allumer le four et je ne voyais pas le feu jaillir. Ç'a duré à peine deux secondes, j'entendais le son du gaz qui sortait, et je me disais, il y a maintenant du gaz dans l'air qui n'a pas été allumé! On va exploser! Enfin, il faut croire que si le gaz était si dangereux, il ne serait pas autant utilisé, je dois faire confiance. Des Allemands « pas lumière », il doit y en avoir autant en proportion qu'il y a de Québecois « pas lumière ». Alors si le gaz était si dangereux, tout aurait brûlé ici depuis longtemps.

Tout a brûlé pareil, mais on a appelé ça la guerre.

L'hiver est arrivé


Ça y est, j'ai sorti mon casque de poil et mon foulard tricoté, je ne leur aurai pas fait traverser l'Atlantique pour rien. L'hiver est arrivé avant-hier, avec les premières vraies températures sous 0°C. Comme beaucoup d'autres choses ici en général, et comme je le disais précédemment à propos de mon sentiment autour du Jour de l'An, c'est pareil et c'est différent.

J'ai reconnu tout de suite l'air froid, qui semble avoir sa propre texture, qui pique le nez, qui a comme une odeur de frais, celle que tentent de reproduire les produits détergents qui sentent la « fraîcheur d'avril », le « glacier » et ces autres niaiseries là. C'est aussi l'air froid qui ne donne pas trop envie de sortir bien loin, celui qui dit « reste donc chez vous ». Mais à Berlin le transport en commun est bien chauffé, les autobus surtout sont très confortables, c'est surprenant. Ça encourage à se déplacer, encore faut-il se rendre à l'autobus.

Le froid est aussi différent ici. On ressent la limpidité comme coupante de l'air sous les soleils de glace, le vent traître qui se faufile sous le manteau, mais il n'y a pas de neige et je dois dire que je n'ai pas la moindre nostalgie face à ça. Pas de bourrasques blanches qui étranglent, pas de plaques de glace sournoises qui donnent l'impression, quand on est en train de marcher, d'avancer d'un pas et de reculer de deux. Je porte encore mes vieux Converse et c'est suffisant, mais je pense que suis dû de quelques paires de bas pas troués.

Recherche d'appartement, prise 3


Eh oui, c'est la saison de la recherche d'appartement qui recommence. J'attends des nouvelles de celle dont je sous-loue la chambre actuellement, qui semble avoir bien du plaisir au Brésil et qui songe peut-être même à prolonger son séjour, et donc ma sous-location. En attendant d'avoir de ses nouvelles, il y a ma coloc actuelle qui s'informe auprès de ses amis, d'autres amis à moi qui ont peut-être une place pour moi dans un nouvel appartement potentiel, et j'envoie bien entendu des courriels qui demeurent sans réponse aux offres trouvés sur wg-gesucht.de. Je m'en passerais bien de tout ça, je me plais bien ici avec le piano électronique et toutes les choses intéressantes qui m'entourent.

Des pratiques, des concerts


Je continue ma participation à la chorale pour la saison d'hiver 2016. Les pratiques commencent ce jeudi et continueront tous les jeudis jusqu'à je ne sais pas quand. Voilà qui fait un bon point de repère à mes semaines. Sinon, les pratiques de musique improvisée se poursuivent, je dis oui à toutes les invitations, mais il n'y a pas autant de concerts à l'horizon que je voudrais.

Je jouerai le 5 février prochain dans la belle salle toute blanche de l'Exploratorium où j'ai été voir Joëlle Léandre récemment ;  ce sera en trio avec un saxophoniste de Berlin et un clarinettiste de la Suisse, avec des moments en solo et en duo. Voici une question de combinatoire : combien de possibilités ça fait? Dire que j'ai enseigné ça, en un peu plus compliqué ça aurait fait une bonne question d'examen. Il y a sept possibilités : le trio, les trois solos, et les trois duos possibles.

Je jouerai probablement pour une deuxième fois avec le Ber.I.O. (Berlin Improvisers' Orchestra) dans un quelconque bar de Berlin à la fin février. Ensuite, je me joindrai au GGRIL (Grand groupe régional d'improvisation libérée) de Rimouski (!!!) pour une série de concerts en France à la fin mars. Je jouerai ensuite à Berlin en avril, de nouveau à l'Exploratorium, cette fois avec au moins un violoniste que je connais bien, et sûrement d'autre gens avec qui j'ai bien hâte de faire connaissance.

Travailler


Je ne comprends toujours pas les gens qui ont hâte de retourner au travail après les vacances. Je dois avoir du sang d'aristocrate, ça fait 9 mois que je n'ai pas travaillé et je ne ressens aucunement le besoin psychologique de recommencer. Travailler, c'est encore pour moi une tare, un obstacle dans le chemin que je veux suivre, quelque chose qui m'empêchera de vivre pleinement, qu'il faut faire pour l'argent. Et, bien que ça se passe très bien à ce niveau là jusqu'à date, bien au delà de mes prévisions, il faut bien que je m'enligne sur la production d'argent bientôt. Bien, bien, bien. J'ai une entrevue dans une école de ballet à la mi-janvier. J'ai aussi un ami qui travaille dans un cinéma et qui tente de me faire rentrer. Ça serait bien ça, commis de cinéma c'est relax et ça laisse du temps pour, peut-être, écrire encore de longs blogs.

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